Les rives du Paradis

31 mars 2010

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Je ne pouvais me lancer sur ce blog sans parler en tout premier lieu d'EPCOT, l'un de mes parcs Disney préférés et celui où j'ai le plus de souvenirs. Alors c'est chose faite, j'avais une dizaine de sujets en tête, et c'est par celui-là que je commencerai.

Pour beaucoup, EPCOT laisse un arrière-goût de dâté, voir de kitsch. Pour moi, et nous aurons l'occasion d'y revenir, c'est l'un des parcs Disney les plus aboutis et les plus complets dans son offre d'attractions, de spectacles et de dépaysement. C'est l'un des rares parcs à être aussi divertissant qu'inspirant, et ses aspects légèrement éducatifs par endroit (sans être pompeux, thank god!) lui confèrent une certaine profondeur, qu'on ne retrouve pas forcément ailleurs.

EPCOT fait rêver, à sa manière. Loin des mondes fantaisistes d'un Magic Kingdom ou glamours d'un Disney's Hollywood Studios, le parc dévoile les technologies de demain, la foi de l'homme en l'innovation et les merveilles de notre monde, le monde réel. Et plus encore, il transmet ce message utopique mais oh combien essentiel, d'un monde unifié que nous partageons tous ensemble, de ce besoin de tendre la main à son prochain. Bon, forcément, on attend pas ça d'un parc d'attraction. Les plus caustiques traiteront World Showcase, ce patchwork de pavillons internationaux alignés en bordure du World Showcase Lagoon, de carton-pâte bourré de clichés. Il s'agit néanmoins d'un endroit très spécial pour des millions de visiteurs et de Cast Members venus de onze pays différents pour être les porte parole de leur nation.

Outre la réussite technique indéniable des pavillons, c'est surtout l'ambiance du soir qui flotte dans les airs à World Showcase que je trouve le plus magique. Particulièrement dans le quart d'heure qui précède le feu d'artifices Illuminations: Reflections of Earth. Cette sorte d'expo universelle en plein air bouillonne alors de vie, rythmée par une boucle musicale mêlant musiques amérindiennes et celtiques et la douce lueure de torches enflammées tout autour du lagon. Au pavillon anglais, le groupe "The British Invasion" reprend les standards des Beatles en plein air tandis que l'authentique pub adjacent accueille des visiteurs toujours plus nombreux en quête d'une bonne bière locale (chaque pavillon propose des produits authentiques importés). "Off Kilter" fait danser les badeaux sur de la musique rock celtique au Canada, tandis que les tables en bordure de lac au restaurant La Cantina de San Angel du pavillon mexicain sont prises d'assaut. La foule s'amasse petit à petit autour du lagon, pendant que certains touristes entrent au pavillon américain pour la dernière représentation de The American Adventure, ou qu'un couple d'européens profite d'un instant romantique assis sur le rebord d'une fontaine devant le Palais du Cinéma, en "France." Ici, une danse du ventre au Maroc et là, des performers japonais qui divertissent le public dans d'authentiques jardins nippons. L'animation des terrasses des restaurants rappelle l'ambiance des Grands Boulevards parisiens, la pollution et le bruit en moins, la chaleur des douces soirées floridiennes en plus.

Ah j'allais oublier les boutiques :) Elles sont bondées évidemment, on reste quand même à Disney...

Future World, qui ferme officiellement ses portes 2h avant World Showcase (bien que la majorité de ses attractions restent ouvertes) a aussi son charme, de par son calme, ses files d'attentes vides et sa musique rétro-futuriste-synthétiseurique. Mais c'est véritablement à World Showcase que la magie opère. Pour ma part, j'adore, peu avant le feu, faire un tour de bateau dans Gran Fiesta Tour au pavillon mexicain. Une ballade relaxante et dépaysante (bien que je préférais, amplement, la précédente version sans les 3 Caballeros, très kitsch mais au charme fou et dont la musique restait en tête comme it's a small world) qui me met en condition pour voir le show final, en général depuis le pont du Mexique, celui de la France ou de l'Italie.

Quand vient l'heure du feu d'artifice, le monde "s'arrête": les clients des restaurants se retrouvent dans la pénombre pour profiter du spectacle depuis leur baie vitrée, et chacun retient son souffle en entendant la narration d'introduction. Et qui pourrait s'empêcher de frissonner lorsque les torches s'éteignent, comme si on avait soufflé dessus? Commence alors 15 minutes de lumières, pyrotechnie, jets d'eau et musique magnifiquement synchronisés, le tout pour raconter l'histoire de la création du monde. Et quand on se prend à écouter ou regarder les gens, partager ensemble ce moment à la fois magique, divertissant et émouvant, on se rend compte que l'objectif d'EPCOT, si peu qu'il ne perdurera pas forcément dans la durée, est atteint: rassembler, toucher les gens et piquer leur curiosité sur notre monde et ses merveilles.

Oui, EPCOT m'a donné envie de voir le monde, a développé mon goût du voyage. Comme certains films ou des photos, il a joué ce rôle. Mon envie récente de partir un week-end à Oslo fût déclenchée en écoutant la musique du film "the Spirit of Norway" diffusé dans le pavillon norvégien, ma visite chez Ptitmath au à Montréal a forcément été motivée par les souvenirs marquants liés au film O'Canada du pavillon canadien. Si j'ai aujourd'hui envie de visiter la Chine, c'est en partie à Epcot que je le dois. Et bien que je ne sois pas spécialement attiré par l'Allemagne, j'ai de très bons souvenirs du restaurant Oktoberfest où nous dînons en intérieur sur une place de village typiquement germanique à la lueur de la lune (effets spéciaux obligent)...

Mais à EPCOT, le monde s'offre à nous, et je pense qu'aucune des destinations citées plus haut, aussi attirantes soient-elles, ne pourrait m'apporter l'émotion durable ressentie à chaque fois que je quitte le parc accompagné de la chanson "We Go On", si spéciale et si Disney à la fois. Une émotion qui nous laisse pensif, certes quelque part "contrôlée" de main de maître par la main de l'homme, mais qui nous empêche de partir car on se sent "chez nous", et nous fait penser à une seule chose: vivement qu'on revienne!

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Et maintenant que vous avez lu, vous allez entendre! Ambiance nocturne à World Showcase: